Il était arrivé à peine la veille, n'avait prit que le temps de ce procurer des vivres et le voilà qu'il vagabondait déjà, sans doute une vieille manie qu'il avait gardé. Il attrapa sa gourde et but une gorgée, puis prit ensuite un parchemin où était dessiné un début de carte. Le Colisée et son point d'arrivé dans se monde étaient marqués.

Il avait entreprit afin, d'améliorer ses compétences, de se mettre à la cartographie et pour le moment, il se débrouillait plutôt bien. Après avoir cartographier le chemin qu'il avait fait, il rangea sa carte et observa les alentours.

"Ces lieux sont vraiment désert."

La rare végétation qui étaient parvenu à survivre en ces lieux ne pouvait pas vraiment être appelé ainsi. Ils s'agissaient de petit buissons de branche nues.

Il monta un peu plus le col de son manteau car le vent commença à se lever, soulevant de larges vagues de poussières. Continuant sa marche, il parvient à apercevoir quelque chose au loin. Cela ressemblait vaguement à un village. À cette vue, il accéléra son pas, espérant rejoindre les bâtiments avant que le vent ne se transforme en tempête.

Le vent était devenu fort. Plus il se rapprochait des bâtisses, plus leurs contours devenaient précis et plus il commençait à ralentir. Lorsqu'il fut à l'entrée du village, il manqua de tomber à genoux et de pleurer. Le village n'était plus que ruine.

"Non..."

Il sentit son cœur le serrer. Baissant les yeux, il entra dans une maison au hasard, puis s'installa dans une pièce qui contenait peu d'ouverture vers l'extérieur. Il y avait juste une fenêtre et la porte, ou en tout cas ce qu'il en restait, par laquelle il était arrivé.

Il se plaqua contre un mur de façon à ne pas voir la porte et ferma les yeux, cherchant à ce reposer. À par dormir, il n'avait pas grand chose à faire en attendant la fin de la tempête.

Et une escapade de plus ! Objectif du jour : les plaines sauvages. Franchement, il n'y avait rien à voir. Eirina marchait dans les plaines depuis l'aube, et à part le passage de quelques serpents et vautours, rien ne se passait.

《 Mais qu'est-ce que je fais là... 》

Bonne question. De toute façon, il était trop tard pour faire demi-tour. Elle avait tellement progressé dans ces terres qu'il serait dommage de s'arrêter là.

《 Je commence à mourir de soif... Mmh ? 》

Alors qu'elle se décourageait, l'ange apercevait quelque chose au loin. En marchant davantage, elle crut deviner un village.

Alors quelle s'approchait encore, le vent commença à se lever.

《 Mieux vaut ne pas traîner. 》

En passant l'entrée du village, le vent devint plus fort. Eirina dégagea une mèche de cheveux qui lui cachait le visage et considéra l'ensemble des bâtiments. Vide. Le village était vide. Des maisons abandonnées, délabrées pour certaines, lui faisaient face.

Le tout se retrouva bien vite sous une tempête. Elle décida de se refugier dans une des maisons en attendant, espérant aussi trouver un peu d'eau fraîche.

Elle s'engouffra dans une des bâtisses, et en fouillant, marcha sur un vieux tapis. Sous les pas de la jeune femme, ça sonnait creux, comme à travers une planche de bois.

《 Tiens, c'est étr-OUAAAH ! 》

Eirina venait de tomber dans un ancien puits.

《 De l'eau... sur moi... non... 》

L'eau ne lui arrivait qu'aux genoux, mais cela suffisait à ranimer sa peur. Elle cria au secours, mais elle n'entendait que les caprices du vent en retour. Alors elle se mit à chanter.

《 Hurlant en silence son propre chant de misère
Un monstre est prisonnier d'son cauchemar
Nul ne peut l'entendre, cherchant un peu d'air
Pourquoi est-elle laissée, sans un regard ?
Elle-même est condamnée à se battre pour nous
Elle ne peut nous voir, se moque de tout
En la voyant si faible, nous crions en chœur
"Allez, debout monstre sans valeur ! " 》

*Monstre sans valeur...*

Elle crut voir Hadès adossé à la paroi, lui souriant, fier de lui. Elle frappa cette illusion d'un coup d'épée, et s'assit dans l'eau, désespérée, les yeux rouges, tout en continuant de chanter cet air triste.

Les yeux fermés, il ressassait d'ancien et douloureux souvenirs. Dehors, il entendait le vent soufflé de plus belle, il allait apparemment resté coincé ici pendant un bon bout de temps.

N'arrivant pas à trouvé le sommeil, il se leva, repassa le semblant de porte et se plaça à l'entré du bâtiment. Les questions venaient ce bousculées dans sa tête, mêlée à ses souvenirs. Qu'était t-il arrivé à ce village ? Que lui serait t-il arrivé si Rosario ne l'avait pas trouvé suite à l'attaque de son village ? Secouant la tête pour chassé ces pensées, il observa dehors, la tempête. Le vent avait beau soufflé, il ne semblait pas si fort que cela, mais la masse de poussière qu'il soulevait, elle était un problème.

Alors qu'il s'apprêtait à aiguiser Lame Filante afin de faire passer le temps, un crie porté par le souffle, retint son attention. Au début, il croyait juste que son esprit lui jouait des tours mais une mélodie lui parvint, de nouveau apporté par la tempête.

《 Hurlant en silence son propre chant de misère
Un monstre est prisonnier d'son cauchemar
Nul ne peut l'entendre, cherchant un peu d'air
Pourquoi est-elle laissée, sans un regard ?
Elle-même est condamnée à se battre pour nous
Elle ne peut nous voir, se moque de tout
En la voyant si faible, nous crions en chœur
"Allez, debout monstre sans valeur ! " 》

Il n'était pas seul dans ses ruines. Remontant le col de son manteau et malgré les vagues de poussière, il sortit. Quelqu'un chantait et un peu de compagnie l'aiderait à passé le temps.

C'est un bras devant les yeux, afin de les protéger, qu'il avançait pratiquement à l'aveugle. Suivant le chant jusqu'à sa source, il manqua de tombé dans un puits. Il allait continué, mais le sons semblait venir de la cavité. Il se pencha et cria.

"Eh ! Y a t-il quelqu'un ?!"

En prévision d'une potentiel réponse positive, il rattrapa une corde qui traînait et la lança dans le puits.

"Je vous envoie une corde !"

Eirina chantait encore, les larmes aux yeux, assise dans ce peu d'eau qui lui glaçait les os, enfermée dans l'obscurité, transie de peur. Il n'y a rien de pire que l'eau. Mais y être assise n'était plus un problème, puisqu'elle ne sortirait pas d'ici.

Alors qu'elle reprenait sa chanson depuis le début, pleurant à chaudes larmes, elle crut entendre des pas dans la bâtisse.

《 Je deviens parano tellement j'ai envie de sortir d'ici... 》

Un frisson la parcourut. L'eau était fraîche, mais elle avait l'impression qu'elle lui brûlait la peau.

《 Eh ! Y a t-il quelqu'un ?! 》

《 Qu'est-ce que... 》

Une voix masculine résonna dans le vieux puits.

《 Je vous envoie une corde ! 》

Une corde se déroula devant l'ange. Une échappatoire ! Sans même réfléchir, elle bondit hors de l'eau et s'agrippa à son dernier espoir, à cette corde usée qui lui abîma les mains au premier contact. Mais peu lui importait, elle était libre.

L'homme qui tenait la corde l'aida à remonter. Une fois sur le sol de la maison, elle courut se plaquer contre un mur, trempée, tremblante. Puis elle se mit à rire et tomba à genoux, pleurant encore.

《 M-Merci... Ah ah... J'ai vraiment cru que j'allais... y rester... l-l'eau... 》

Elle releva la tête et posa enfin ses yeux sur son sauveur (on la sauve souvent celle-là).

Eirina fit face à un homme un peu plus grand qu'elle, assez mince, aux cheveux bruns en bataille, vêtu d'un long manteau blanc. Il la regardait de ses yeux violets.

《 Euh... *hum* Je m'appelle Eirina. Encore merci... Mais que faites-vous ici ? 》

Dit-elle en se relevant, séchant ses larmes d'un revers de main.

Lorsqu'il sentit qu'on agrippait la corde, il tira à son tour. Ce ne fut pas long avant que la prisonnière puisse sortir du puits. Il n'avait pas vraiment eut le temps de voir à quoi ressemblait la personne qu'il venait de sauver, lorsque cette dernière avait posée un pied au sol, elle s'était plaqué contre un mur. Riant et pleurant. Ce qu'il pouvait comprendre, la peur d'être enfermé et le rire de la joie de la liberté.

Se retournant afin, d'enfin, pouvoir voir la sauvée, mais, il se sentit mal lorsqu'il aperçu qu'il s'agissait d'une femme. Au début, le seul fait qu'il ait reconnut une femme, l'empêcha d'avoir une quelconque réaction face aux ailes de cette dernière.

《 M-Merci... Ah ah... J'ai vraiment cru que j'allais... y rester... l-l'eau... 》

Il déglutit. Ses souvenirs lui revenait, manquant de le faire reculé sans même adressé la parole à celle qu'il venait de sauver. Respirant profondément, il s'arma de courage et parvint enfin à ce lancé.

"C-Ce... N'est rien... Je... J-Je ne pouvait laisser quelqu'un dans le besoin..."

C'était contraire à son code d'honneur. Il eut enfin une réaction face aux ailes de l'autre personne. Décidément, ce monde était incroyable. Son regard s'attarda sur l'état de ses affaires, elles étaient trempées, il retira son manteau et s'approcha lentement. Lorsqu'il fut assez proche, il donna un peu d'élan au vêtement, le lança sur les pieds de la jeune femme et s'éloigna enfin, soulagé.

Pendant son étrange manœuvre, elle lui avait donné son nom et lui demandait ce qu'il faisait ici.

"Je... Je me prénomme Yst... Et... Et j'explorais juste ce monde..."

Bien qu'il sache que c'était au Colisée qu'il trouverait ce qu'il cherchait, il ne pouvait s'empêché de vagabondé.

"E-Et vous ?.. Que venez-vous faire ici ? Et êtes-vous un véritable ange ? Je m'attendais à quelque chose se rapprochant plus... du dragon ."

Ceux qui assistaient Naga devaient sans doute être des dragons ou alors des hommes aux ailes de dragons. Réfléchissant quelques instant, il secoua la tête.

"Non. Oubliez cette dernière phrase."

Il était dans un autre monde, peut-être que Naga veillait également sur celui-ci mais cela voulait dire que les dieux d'autres mondes, veillaient également.

Alors que l'ange lui donnait son nom, l'homme se hâta de jeter son manteau sur ses pieds et se recula. Il avait l'air d'avoir du mal à la regarder dans les yeux. Serait-il timide à ce point ? Ou alors a-t-il peur d'elle ? Pourtant Eirina n'avait rien de terrifiant, et bien qu'elle ait des ailes, cela n'avait normalement rien d'intimidant.

Il se présenta tout de même, en bégayant un peu, l'air gêné. Il s'appelait donc Yst, et disait vouloir explorer ce monde.

《 E-Et vous ? .. Que venez-vous faire ici ? Et êtes-vous un véritable ange ? Je m'attendais à quelque chose se rapprochant plus... du dragon. 》

Du dragon ? Pourquoi voulait-il qu'elle ressemble à un dragon ? Rien à voir avec les anges...

《 Euh... 》

《 Non. Oubliez cette dernière phrase. 》

《 J'explore ce monde également, un peu plus chaque jour. Et oui, je suis bien un ange... J'admets ne pas comprendre le rapport avec les dragons. 》

Peut-être que, dans le monde d'où il vient, les dragons et les êtres divins sont liés. Peut-être même que les êtres divins SONT des dragons... Non, c'est totalement absurde.

《 C'est une chance que vous passiez par là, jamais je ne serais sortie d'ici sans votre présence. Encore merci. 》

La jeune femme, qui commençait à prendre froid, remonta le manteau sur ses jambes.

《 Pouvez-vous... m'en dire plus sur cette histoire de dragons ? Vous les compariez à mon espèce... Y aurait-il un lien, un quelconque rapport... entre ces créatures et moi... du moins, dans votre monde ? 》

La question était difficile à formuler, et Yst paraissait distant, gêné par la présence de l'ange.

《 Hum... vous n'êtes pas obligé de répondre à cette question... 》

Il restait toujours aussi impressionner d'avoir croisée la route de l'ange d'un autre dieu. Alors qu'elle le remerciait encore de l'avoir sauvé, il avait commencé à rougir.

"Ce n'est rien..."

À présent, elle lui demandait des explications sur pourquoi l'avait t-il comparé aux dragons. Réfléchissant à comment l'expliquer, il parvint à trouver ce qui lui semblait le plus claire possible pour un étrange de son monde.

"Dans mon monde, notre dieu s'appelle Naga. D'après les saints écrits du royaume d'Ylisse, berceau de la Sainte-Lignée, il aurait l'apparence d'un immense dragon d'un blanc pur. Il protège les justes ainsi que la Sainte-Lignée du royaume d'Ylisse, pouvant leur octroyer le pouvoir de rendormir Grima, le dragon maléfique. Malheureusement et heureusement ce pouvoir n'est plus d'aucune utilité car une personne, apparemment liée à Grima, c'est sacrifié afin de le faire taire à jamais."

Il espérait que cela suffise comme réponse. Le silence qui suivie sa réponse le laissa mal à l'aise, afin de brisé se dernier, il dégaina Lame Filante et commença à l'aiguiser. Au dehors, la tempête c'était vraiment levé, faisant hurler le vent entre les bâtisses délabrées.

Même occuper à entretenir son arme, ne lui retira pas son mal à l'aise, il devait lui parler, même si cela était difficile, il devait le faire, afin de passé le temps.

"Euh... Dites moi... Comment êtes vous arrivez ici ? Enfin, je veux dire dans se monde..."

Oui. Ce devait être un bon sujet afin d'éviter qu'un nouveau silence ne s'installe. Il se souvint subitement de cette autre ange qu'il avait croisé au réfectoire avant qu'il ne parte en exploration. Ne préférant ne pas l'évoqué pour le moment, il fit le choix de le garder comment sujet de conversation au cas ou celui de l'arrivé dans ce monde venait à s'arrêter.

Yst lui expliqua pourquoi il avait parlé de dragons : son dieu EST un dragon. Intéressant, leurs mondes diffèrent totalement, puisque Palutena et Viridi sont humanoïdes. Grr, non, pas Viridi. Eirina la chassa de ses pensées.

Après un silence gêné pendant lequel l'un et l'autre ne savait que dire, il lui demanda comment elle était arrivée en ce monde.

《 En un mot : la curiosité. On m'a souvent dit que ça me perdrait. La déesse que je sers n'a pas voulu m'expliquer la présence de la brèche de lumière qui déchirait le ciel ce jour là. Alors je suis allée voir par moi-même et... j'ai atterri ici. 》

Un silence s'ensuivit.

《 Et vous ? Comment êtes-vous parvenu jusqu'ici ? 》

Elle remarqua seulement à ce moment qu'il rougissait. Quel était son problème ? Il n'osait toujours pas la regarder dans les yeux. Cela devenait gênant pour l'ange.

Eirina regarda dehors. Le vent hurlait toujours aussi violemment. Autant dire qu'ils en avaient pour un moment, alors il n'était pas question de passer des heures enfermés alors qu'un profond malaise s'installait.

《 Pardonnez-moi mais... Ma présence vous gênerait-elle ? Peut-être n'est-ce qu'une impression, aussi je m'excuse de vous poser cette question peu pertinente... 》

Sur ce elle lui tendit son manteau.

《 Je ne voudrais pas le mouiller davantage, et il ne fait pas si chaud que ça à l'ombre de ce bâtiment. 》

La curiosité, hein ? Ils avaient au moins sa en commun.

Il s'arrêta subitement lorsqu'elle lui demanda comment, lui, était arrivé ici. Portant sa mains à son épaule gauche et retraçant sa cicatrise jusqu'au côté droit de sa hanche, il revoyait les images comme si tout cela ne c'était produit qu'hier. Comme la dernière fois qu'on lui avait posée cette question, il ne se sentait pas encore apte à en parler et il ressortit le mensonge de la fois précédente.

"J'avais été envoyé en mission d'éclairage... Des sentinelles ennemis m'avaient repérée... Fuyant, ils sont parvenue à m'acculer au bord d'un gouffre... Pendant que je combattait, l'une d'entre elle m'infligea cette blessure... Puis, dans un élan désespoir et afin de ne pas être capturé, je me jetas dans le vide... Puis me voila..."

Il dévoila le début de sa cicatrise à l'épaule gauche. Lorsqu'elle lui rendit son vêtement, il le renfila et rengaina son arme. Elle demanda si sa présence le gênait, se levant, il s'approcha de la fenêtre.

"Ce n'est pas vraiment à cause de vous mais... Plutôt à cause de moi..."

Il revoyait encore ce jour, le jour où sa tranquille vie partit dans un nuage de fumée. Une grande partie de ses rêves étaient partit ce jour en même temps que le village.

"C'est... C'est assez compliqué mais ce n'est en aucun cas contre vous..."

L'homme lui expliqua comment il était parvenu jusqu'ici. Eirina se dit qu'il avait eu de la chance, car selon son histoire, atterrir ici lui a sauvé la vie.

Puis Yst s'approcha de la fenêtre et lui assura que lui seul était la cause de cette attitude distante qu'il adoptait depuis leur rencontre.

《 Je suppose que... vous ne voulez pas en parler. 》

Un nouveau silence s'installa. L'ange aperçut une flaque d'eau juste à côté d'elle, et s'écarta vivement. Elle rougit à son tour, remarquant que sa peur était totalement ridicule.

《 Je combats des monstres à longueur de journée et j'ai peur de trois gouttes d'eau... 》

Eirina remarqua qu'elle avait dit cela à voix haute, mais espérait qu'Yst n'avait rien entendu.