La forêt avait un air mystérieux. Un côté sacré ou mystique, comme si elle renfermait un secret voir un pouvoir. Un endroit apaisant avec un écosystème riche. En un sens, cette forêt donnait un soupçon de nostalgie à Antasma. En fait, lui-même venait d’une forêt de ce genre. Une forêt sacrée dense avec un écosystème riche et une très forte proximité au mystérieux pouvoir des rêves.
L’heure était au crépuscule. Le moment d’action favori de la chauve-souris allait donc bientôt arriver. En effet, la plupart n’allaient plus tarder à s’endormir dans les bras de Morphée. Ce n’était pas le cas du maître des cauchemars, bien qu’on puisse le croire. A cet instant, il était dans sa forme « basique » de chauve-souris, accroché à une branche, tête en bas et ailes repliées. Ses yeux plissés et sa posture donnait cette impression de sommeil. En réalité, il ne faisait qu’observer silencieusement ceux qui passaient par ici, guettant les moindres faits et gestes. Analyser le comportement de chacun, savoir s’ils possédaient une force adéquate, connaître leurs peurs.
Ses yeux scrutaient donc les arbres, les chemins, les buissons... Ils guettaient le moindre possible combattant. Le moindre humain, être provenant du Royaume Champignon ou autres espèces qui lui étaient inconnus mais doté d’une forme d’intelligence.
Le Roi Chauve-souris avait tout son temps pour cela et toutes les aptitudes pour analyser. La patience, la vivacité d’esprit. Des choses qu’il avait dû apprendre à connaître de gré ou de force lors des innombrables années à guetter le monde réel depuis le monde onirique où il avait été par le passé scellé. Toutes ces années à attendre, ces deux majeures défaites endurées, tous les efforts qu’il avait mis dans ses plans... Tout finirait par payer. Il mettrait la main sur cette liberté de vivre comme il le désirait, la main sur les pouvoirs les plus cauchemardesques, la main sur la vengeance.
Ce monde était idéal. Surtout depuis sa rencontre avec le fantôme. Un duo idéal qui pourrait retrouver leurs pouvoirs là où personne ne les connaissait –ou presque.
Personne ne l’avait encore remarqué. Tout du moins, personne n’avait prêté attention à cette chauve-souris. Vu les espèces parfois inconnues qu’on pouvait trouver ici, voir ce volatile à l’allure si particulière ne devait peut-être pas interloquer plus que ça. Pour l’instant.