Kota fût propulsé au sol par le puissant coup de pied tourné d’Yst, il resta sur ses fesses, endolories par le choc, et l’écoutât parler, puis il le vit enlever son manteau et sa cotte de maille.
* Que… *
Son compagnon alla plus vite que le fil de sa pensée, et lui montra quelque chose à laquelle il ne s’attendait pas, une cicatrice, qui dominait son torse de par sa longueur, * Il a dû se passer quelque chose de vraiment grave, comme pour la mienne… *, suite à cela, il lui raconta ce qu’il avait perdu, son village avait, lui aussi brûlé…
* Ça devient une habitude en Ylisse ces derniers temps… *
Il lui expliqua également que la folie avait pris possession de son corps un instant, lors du moment d’accalmie de la victoire, cela rappela à Kota les derniers moments de sa vie en Ylisse, et de… l’autre, celui qui ne devait plus jamais ressortir, ce pour quoi il était prêt à donner sa vie il y’a encore quelques encore quelques secondes.
Son ami s’approcha de lui, et l’attrapa par le col, ce qui souleva légèrement Kota, afin de lui décocher un beau direct du droit, mais sûrement en modérant sa force, car sinon, il aurait sûrement été plus que sonné. Les fesses de nouveau endolories, à croire qu’il le faisait exprès, il écouta de nouveau son compagnon, ce qu’il dit le toucha, ils se connaissaient de peu de temps, et il avait déjà la ferme intention de tout faire pour le ramener à la raison, il se sentit soudain vraiment idiot de ne pas avoir compris cela plus tôt.
Après sa tirade, Yst alla au bord du précipice, ses pieds semblaient comme entraîné par le néant qui se profilait a perte de vue, à cette vue, Kota voulut se lever et le tirer vers la terre ferme, mais son corps refusait de bouger, comme si il était en conflit avec le fil de ses pensées, il comprit alors qu’il se devait de clarifier les choses.
« Tu sais Yst… »
Il se tût, il regarda le fier épéiste au bord du gouffre, et se demanda si cela ne représentait pas également son état, entre deux mondes, car depuis qu’il était arrivé ici, il n’avait pas arrêté de penser à son monde, et cela le faisait sombrer peu à peu dans une espèce de dépression qui n’allait pas partir si facilement…, il baissa alors la tête, il avait une mine abattue, ses cheveux couvrant ses yeux qui semblaient regarder le sol.
« Désolé, je ne pensais pas que je pouvais te causer autant de tort, je ne pensais pas qu’il y’avait des personnes comme toi dans ce monde, je te jure tout faire pour ne pas sombrer de nouveau, et même si cela devait arriver, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour revenir de ces ténèbres, tout en sachant que quelqu’un se bat pour me libérer de l’autre côté, Yst, je te suis reconnaissant, j’aurais dû te comprendre plus tôt, alors, pour ça, je suis vraiment déso… »
Il s’arrêta, son ami n’allait peut-être pas apprécier qu’il s’excuse encore, il voudrait sûrement des actes plutôt que des paroles. Il réussit à se lever à grand peine, et ôta son large manteau rapiécé, ainsi que tout ce qui recouvrait son torse, puis se tourne en direction d’Yst, en lui exposant sa cicatrice.
« Ce « souvenirs » comme tu l'appelle, m’a été fait pendant que je sortais les corps de mes parents, à peine morts, de l’enfer de flamme qu’était devenu notre maison… Cette cicatrice me rappelle ma détermination, mais également les cris de mes parents, en train de brûler, mais surtout le visage de la jeune fille que nous avons enterrés, qui était la meneuse du groupe de mages noires et de bandits qui m’ont pris ce que j’avais de plus cher. » Les yeux de Kota exprimaient à eux seuls, toute la haine qu’il éprouvait envers ses anciens adversaires, heureusement que son compagnon le pouvait les voir, il se tourna vers son compagnon «… Cependant, elle me rappelle également que j’ai pu reconstruire mon monde, sans mes parents. Et avoir une famille, la seule chose qui me raccrochait au monde… »
Devinant que son ami allait encore lui faire un reproche amical, il enchaîna directement.
« Alors merci, merci d’être là, en ce monde, afin de pouvoir me montrer quoi faire, et de faire en sorte que, même sans le vouloir, je puisse avoir encore ne serait-ce qu’une chose à laquelle m’accrocher. »
Kota termina sa phrase en souriant, ragaillardi par cette bonne discussion, qui avait lui avait permis de se soulager d’un poids qui le submergeait, il s’approcha alors de lui, et lui tendit la main, d’un air ferme et déterminé.
« Je pense que tu comprends ce que cela signifie ?... Je ne reviendrais pas sur ce que j’ai dit, car je le considère comme acquis, et je t’accorde ma confiance, aussi aveugle puisse-t-elle être. Que nos jours soient glorieux, et puissions nous nous entendre pendant un longs moments»