L’ylissien leva la tête à son approche, puis eu la gentillesse de répondre à son flot de question, en lui montrant les trois tomes qu’il possédait, inconnus de la plupart des personnes, il avoua également que son geste gracieux l’avait épuisé, mais que tout allais bien, sûrement était-ce de la bonne fatigue.
« Le « Air Way » hein ? Intéressant… » S’exprima-t-il à voix basse.
Regardant à la volée Yst, il remarqua que son visage disait qu'il était tout de même plus fatigué qu'il ne le laissait voir.
* Cela ne sert à rien de lui dire de se reposer, il ne m’écoutera probablement pas, après tout, il a le visage d’un enfant auquel on a offert l’un des plus beaux des cadeaux. Ce n’est pas pour me déplaire, je ne l’avais jamais vu aussi heureux *
Malgré la nuit apparente, le ciel était d’une couleur bleu pâle, on pouvait y voir les nuages qui flottaient, lentement, trop lentement comparé au spectacle aérien d’Yst d’ailleurs. Les tomes qu’il avait vus à l’instant, et l’excitation que lui avait procurés ce moment rempli d’adrénaline firent germer une idée dans l’esprit tortueux de Kota. Tournant le dos à son ami, et se rapprochant du précipice, au point qu’un bon tiers de ses pieds en dépassait, il s’exclama promptement.
« Tu sais, plus je te regarde, plus je vois un soldat fier et valeureux, et cela me rappelle ce que je suis mais également ce que je peux devenir, je sens que je ne suis pas aussi fort que toi, du moins, pour l’instant, alors… quand le moment sera venu, voudras-tu te battre en duel contre moi ? »
Se tournant alors brusquement vers Yst, en faisant tout de même attention à ne pas tomber à la renverse, son manteau se soulevant légèrement de part ce geste, il essaya de clarifier ses propos.
« Je suis de ceux qui comprennent en échangeant des coups d’épées, au lieu de tergiverser pendant des heure… Ce qui est ironique, quand on sait que je passe mon temps à poser des questions… »
Terminant sa phrase en se passant la main droite derrière la nuque, il se mit à s’esclaffer, ce qui ne lui était pas arrivé depuis fort longtemps.
Après avoir rigoler quelques secondes, il continua comme si de rien n’était.
« J’ai faim, pas toi ? La tente est prête, je peux t’aider à monter la tienne si tu veux, nous n’avons plus qu’à chercher quelques branches, et mon tome Boule de feu devrait faire l’affaire… Oui, je m’en sers comme d’une allumette… »
Regardant alors Yst droit dans les yeux, Kota repartit aussitôt dans un fou rire incontrôlable.