Un corps en bonne santé passe par un mode de vie sain, par conséquent, faire de l'exercice quotidiennement est indispensable. L'ange en avait assez d'être enfermé dans la salle d'entraînement et préférait largement profiter du grand air, surtout en une aussi belle journée. Ainsi, bien que ce n'était pas vraiment sa méthode favorite, elle s'était convaincue à aller courir un peu dans les plaines du Colisée.
Elle sortit donc du Colisée, motivée, s'étant donné pour objectif d'atteindre les rives du lac pour en faire le tour, puis revenir. Autant dire qu'elle ne ferait pas cela tous les jours. Palutena serait fière d'elle. Très fière. En fait, bien que taper sur des trucs toute la journée s'avérait efficace, elle ne travaillait pas beaucoup son endurance en parallèle... Et courir était aussi un bon moyen pour décompresser. Et visiter.
Eirina était une personne assez tendue de nature, sans aucun doute à cause de son vécu. C'était pour cette raison qu'elle s'entraînait sans relâche au combat. Ça lui permettait de déverser sa colère sur autre chose qu'elle-même, chose qu'elle ne se serait jamais permis. Habituellement quand elle n'avait rien pour se défouler, elle chantait. C'était son meilleur moyen d'expression. Sauf que pour le moment, elle n'avait que de tristes paroles en tête, ce qui ne fesait que la déprimer davantage.
Courant à allure modérée et prévoyant de faire une pause une fois arrivée au lac, elle ne put s'empêcher d'emplir son esprit de pensées diverses. Elle pensa d'abord à ses parents, quelques secondes seulement, s'interdisant ce sujet. Puis elle songea à sa déesse... Lui manquait-elle réellement ? Avait-elle vraiment envie de trouver un moyen de retourner d'où elle venait, dans ce monde où elle perdit sa seule raison de vivre ? L'armée de Palutena n'était qu'un prétexte pour prolonger son existence.
Sa seule raison de vivre à présent était Yst. Il ne remplaçait pas l'amour de ses parents ; il lui apportait quelque chose d'encore plus grand. Elle avait trouvé en lui les morceaux brisés de son cœur, tout ce qui lui manquait pour donner un sens à son existence. Songeant à son bien-aimé, elle se rendit compte qu'il lui manquait. Où était-il ? Que faisait-il ? Quand allaient-ils se revoir ? ...
Ces douces pensées lui arrachèrent un sourire. Sans trop s'en rendre compte, elle atteignit les rives du lac. Face à l'étendue bleutée, constituée de tout ce qu'elle détestait, la jeune femme s'arrêta, à bout de souffle. Combien de temps lui avait-il fallu pour arriver ici ? Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne repartirait pas avant un moment.
Observant les alentours, elle remarqua un cheval sans cavalier s'abreuver plus loin. Marchant doucement afin de récupérer, elle s'en approcha innocemment. Elle retira un de ses gants afin de caresser la monture avant de remarquer que quelqu'un était allongé au bord de l'eau, sûrement son propriétaire. Contournant l'animal, elle ne put cacher sa joie quand elle découvrit qu'il s'agissait de l'élu de son cœur.
Sans un bruit, elle s'approcha de lui et s'agenouilla à ses côtés. Il souriait, les yeux clos... Dormait-il ? Voyant une de ses propres plumes lentement tomber au sol, l'ange eut une idée. Tout sourire, elle la prit entre ses doigts et vint caresser délicatement le visage du mage du bout de celle-ci, guettant une réaction de ce dernier.