Il avait donc en partie vue juste, il s'agissait belle et bien d'une sorte d'arbalète. Lorsque Lizord le dégaina afin de lui faire une démonstration, il était impatient de voir l'arme en action. Lorsque le prince fit feu, que le rocher fut percer et était encore brûlant, ses yeux se mirent à briller comme des étoiles, se rapprochant du roc, il était à la fois impressionner et en même temps, un peu effrayé par la puissance de l'arme.

Revenant au près de Lizord pendant que ce dernier rangeait son arme, il lui demanda comment faisait t-il pour utiliser ses tomes. Il attrapa un livre à la couverture blanche, sur laquelle était cousue une étoile, blanche elle aussi.

"Tout le monde n'a pas le potentiel pour utiliser les tomes. Le peu qui le possède au naturel deviennent de grand mage. Personnellement, j'ai dû m'entraîner dur afin de pouvoir les utiliser."

Se concentrant, le livre s'ouvrir violemment sans qu'il ne le touche. Un léger halo blanc commença à se former autour de l'ouvrage, une boule de lumière se forma à quelques centimètre au-dessus des pages, lesquelles se mirent à se tourner infiniment. Abaissant sa main qui tenait le livre, se dernier se mit à flotté.

"Celsetia !"

D'un brusque mouvement de bras, la sphère lumineuse partit à toute à l'allure vers un arbre solitaire. Lorsque cette dernière entra en contact avec lui, une immense colonne de lumière apparut. Peu après, la colonne disparut, laissant un arbre carbonisé et un cercle à l'ancienne position de la colonne.

"Voici le tome blanc: Celsetia. Il appartenait à Rosario Lehmeth, mon maître."

Le coup de pistolet avait bien produit son petit effet, Yst semblait vraiment fasciné par l'impact. Au tour du prince d'en avoir plein les mirettes donc. Déjà, seules certaines personnes avaient ce talent au naturel, les autres devaient s'entraîner avec ferveur, comme Yst. Ceci expliquait sa volonté de s'entraîner avec un Nagadap... Le "tome", vu que c'était le terme utilisé par Yst, semblait en soi assez banal. Très blanc, avec une étoile cousue dessus, il avait l'air vieux... Pourtant, sans que son propriétaire n'agisse dessus, le tome s'ouvrit tout seul. Les pages se mirent à tourner tandis que le livre brillait et qu'une boule de lumière se formait au-dessus. Le livre lévitait par lui-même... Yst dit un mot inconnu à Lizord, et la boule de lumière fonça sur un arbre. A peine y avait-il eu impact qu'une colonne lumineuse se forma. Une fois disparue, il ne restait quasiment plus rien de l'arbre, si ce n'est des traces de brûlé.

_Ah ouais... C'est sacrément impressionnant. Et efficace, aussi... Je comprends que vous ayez eu besoin d'entraînement.

Le lézard étant de nature blasé, son visage ne collait pas vraiment avec ce qu'il disait. Pourtant c'était un fait, il avait adoré la démonstration.

_Votre maître ? Il doit avoir une forte valeur émotionnelle, alors... Moi je n'ai ni maître ni tuteur à l'armée. Et avant... Je préférerais oublier ça.

Andross, un maître ? Plutôt crever... Certes, il l'avait aidé à se développer, mais il l'avait manipulé, trahi... Non, jamais il ne reconnaitrait Andross autrement qu'en fieffé monstre.

Plutôt fier de sa prestation, il rangea son tome qui avait reprit l'aspect d'un simple livre.

"Malgré leur puissance, leur utilisation nécessite du temps afin de canaliser la magie, mais surtout, leur nombre d'utilisation est limités. Normalement lorsque l'on a utilisé toute les charges, les tomes deviennent inutilisables. Heureusement pour nous, les Épéistes-Mages, nous avons été formé à la recharge des tomes, malheureusement cella prend plusieurs heures donc impossible à faire en combat."

Regardant Lizord, il donnait l'impression que la démonstration ne lui avait fait ni chaud ni froid. Mais cela lui importait peu, lui, avait put avoir un aperçu de la part du prince. Lorsque le lézard eut émit l'hypothèse de la forte valeur émotionnelle de ses tomes, il baissa la tête, il ne pouvait mieux dire, autant en bien qu'en mal.

"Il est mort peu avant que j'emprunte le portail... Il m'a légué Lame Filante ainsi que ses tomes..."

Secouant la tête pour chasser ces sombres pensée, il reporta son regard sur le prince.

"Je ne peux rien garantir mais... Si vous le souhaitez, nous pourrions tentés de vous initiez aux tomes."

Lizord lui expliqua qu'il n'avait eut ni maître ni tuteur lorsqu'il était entré dans l'armée, puis il sembla vouloir évoqué quelque chose apparemment antérieur à son intégration au corps militaire mais se ravisa. Il prit alors, de par son esprit aidant, une voix plutôt calme et douce. Cette manie de toujours vouloir aider les autres finissait toujours par prendre le dessus un moment où l'autre.

"Je ne connais rien à votre monde... Mais si vous souhaitez parler d'une chose... Vous pouvez vous confier à moi, je ne dirais rien..."

Revenant à la réalité, il afficha un large sourire au prince.

"Je sais que nous ne nous connaissons que depuis quelques minutes... Désolé mais... Je ne peux m'empêcher d'agir ainsi... Toujours prêt à aider mon prochain."

Lizord était parti loin, très loin... Il entendait certes les explications de Yst dans sa tête, sur les charges des tomes, la préparation combat... Il l'entendait aussi parler de son maître mort... Terrible oui, vraiment... Puis une autre phrase claqua. Une phrase assez importante pour ramener Lizord à la réalité.

_ Mais si vous souhaitez parler d'une chose... Vous pouvez vous confier à moi, je ne dirais rien...

Le soldat cornérien se tourna vers lui, comme sonné. En parler ? Il en rêvait, de pouvoir se libérer de ses secret un peu plus pesant chaque jour. Tellement de choses, de raisons d'être honteux. Mais en parler, ce serait être jugé, jeté de l'armée... S'il n'en démissionnait pas tout seul par auto-dégoût. En même temps, comme pour une excuse, Yst explique de pas pouvoir s'empêcher d'agir ainsi. Lizord lui esquissa enfin un sourire, à la fois compatissant et très douloureux.

_Je... Je vois ce que vous voulez dire, je suis du même bois. Nous nous ressemblons énormément je trouve... Alors c'est d'accord, je veux bien vous faire confiance. J'en ai bien trop besoin... Et de même, si vous avez besoin de vous confier, ou que vous avez des ennuis, je serais là.

Lizord soupira. Ce genre d'échanges, il n'en avait eu que deux fois. La première fois, avec M.Hare, qu'il avait ensuite aidé à s'enfuir. La seconde fois... Avec Fox et Falco... Même s'il n'avaient pas été aussi loin, ils avaient bel et bien été proches. En pensant à eux, Lizord ressentit à nouveau de la tristesse... Il DEVAIT les retrouver, coûte que coûte. Il releva la tête, posa son chargement, et prit une grande inspiration.

_Je vous ai dit être un prince... Ce que j'ai omis, c'est que le peuple dont je suis issu est un peuple cruel, des colonisateurs sans pitié. C'est pour cela que ma mère la reine fut envoyé sur Venom, une planète-prison. Elle est morte peu après ma naissance. Avec mes capacités adaptatives, j'ai continué d'y grandir. Puis... un homme est arrivé. Il se nommait Andross. Ce... C'était un scientifique complétement fou, mais j'étais trop jeune et naïf pour m'en rendre compte. Il m'a manipulé de bout en bout, s'est servi de moi pour créer des armes, former une armée... Je serais sûrement encore aveuglément à ses côtés si je n'avais pas rencontré deux prisonniers. Ils m'ont dit la vérité, m'ont appris ce qu'il se passait derrière mon dos. Je les ai aidé à s'enfuir puis je suis parti à mon tour. Et depuis, j'ai toujours caché mon identité, mon sang et surtout mon passé sur Venom... Le prince Lizord Nagati est devenu le simple soldat Lizord, et j'espère que ça restera ainsi.

Le visage stoïque, des larmes perlaient aux yeux dudit soldat. Toute son histoire, d'une traite... Pas l'habitude. Et puis, il se sentait faible de devoir ainsi se confier. Il n'était pas assez résistant. Il était comme une théière : il avait laissé l'eau bouillir si longtemps qu'elle débordait. En plus il devait avoir l'air d'un dramaqueen... Mais au fond, ça lui avait fait du bien d'en parler une fois pour toute.

Il avait attentivement écouté le prince raconté son histoire. Elle était bien triste, un être bien et généreux, né dans un peuple de conquérant cruel, le destin faisait parfois mal les choses.

Il n'avait pas soufflé un mot depuis le début et à la fin de ce dernier, vit les larmes couler sur le visage de Lizord. Il fit une accolade au soldat, lui tendant un morceau de tissu en guise de mouchoir.

"Votre histoire est bien triste... La mienne n'est pas aussi triste que la votre..."

Levant les yeux, il se repassait les événements.

"Le village auquel j'ai été affecté comme garde a été rasé... Sous mes yeux... Impuissant..."

Il serra les dents, il avait été tellement faible et avait été perturbé si facilement, qu'il n'avait rien put faire. Secouant la tête, ce n'était pas à lui d'être réconforté pour le moment, au contraire c'était à lui de réconforté Lizord.

"Mais ce qui fait l'individu, ce n'est pas ses origines ni son passé ou celui de son peuple ou famille, mais lui même... Ses actes, ses choix... En bref, c'est ce qu'il a fait ou fera."

Espérant avoir réussi à réconforter son compagnon.

Deux fois qu’il décollait, ça commençait à être une habitude. Lizord s’attendait déjà au mouvement de recul d’Yst, voir être déjà seul. Mais ce n’en fut rien : le soldat s’approcha et lui tendit de quoi sécher ses larmes, tentant de le réconforter. Sans un mot, Lizord accepta le mouchoir et s’épongea les yeux. Pendant ce temps, Yst se confia également. Le pauvre avait vu son village détruit. Aux yeux du prince es deux histoires se valaient largement. Mais déjà Yst oubliait ça et revenait sur son cas. Ses actes, ses choix… Oui, c’est cela. C’est sur ça qu’il devait tout miser, toujours. Pour laver les erreurs de son peuple, pour se faire pardonner ses liens avec Andross… Il devait tout donner dans ses actes.

_Merci, Yst, tu as raison… Surtout que toi aussi tu as du traverser une terrible épreuve. Mais je suis sûr que tu en as donné bien plus que tu ne le dis. Après tout, il y a une différence entre ne pas pouvoir et ne pas vouloir.

Après tout, lui aussi devait réconforter son camarade. Lizord esquissa un sourire et tendit la main :

_Nous venons de mondes si différents, et pourtant… Je me répète, mais nous sommes vraiment proches. Alors, même si je dois me précipiter… Soyons des frères d’armes.

Cela semblait avoir fonctionné. Lizord paraissait aller mieux. Le soldat lui tendit alors la main, disant que lui aussi avait vécu une terrible épreuve et qu'il voulait qu'ils soient frères d'armes. Manquant de s'agenouiller par réflexe, il attrapa vigoureusement la main du prince et la secoua avec toute autant de vigueur.

"C'est un honneur pour moi qu'être votre compagnon d'arme."

Il se retourna vers le Colisée qui semblait encore loin. À la vue de la bâtisse, il savait qu'il arriverait à y trouver ce qu'il recherchait.

"Parlons du présent. Pouvez-vous me parler de ce bâtiment ?"

Il pointa le Colisée du doigt.

"À mon arrivé, il m'a fait pensé à une bâtiment de mon monde: une Arène. La plus célèbre dans entre tous. Et quelque chose me dit qu'elle ne s'éloigne pas de cette fonction."

La réponse n'avait pas tardé. A peine Lizord avait-il fini sa phrase que l'épéiste lui saisissait vigoureusement la main. Puis, son attention se reporta sur le Colisée. Curieux, il lui demanda quel était sa fonction, en précisant que cela lui rappelait une arène de son monde. Lizord hocha la tête :

_Si nous sommes compagnons, autant se tutoyer. Ce bâtiment se nomme le Colisée... Comme tu l'as deviné il sert d'Arène, mais aussi de lieu de vie des personnes tombant ici. Chambres, boutiques, salle d'entrainement. Et bien sûr, la scène des tournois. C'est une vraie petite ville en soi. Je ne suis là que depuis une semaine, mais on y trouve vite ses marques...

Lizord remit son sac sur ses épaules, et repris la marche avec énergie et enthousiasme.

_Le mieux, c'est qu'on se dépêche ! Tu découvriras par toi-même !

Il avait donc vu juste à quelque point près. Il s'agissait effectivement d'une arène comme de Ferox autant utilisé pour l'entrainement que pour les grands événements. Réfléchissant en silence, la voix de Lizord le fit revenir à la réalité, se dernier avait déjà son sac sur les épaules et était entrain de partir sans lui.

Il couru pour rattraper son retard, une fois à la hauteur du prince, il se contenta de marché droit devant. Même malgré ses restrictions, il avait un peu de mal à suivre le soldat car tiraillé par la faim. La dernière fois qu'il avait réellement mangé, autrement dit, autre chose que du pain et de l'eau, remontait à quelques semaines, avant qu'ils ne quittent, lui et son maître, l'auberge d'un village sur les pas de la traîtresse.

Cherchant dans ses sacoches, il ne trouva qu'un croûton de pain. Haussant les épaules, c'était mieux que rien en attendant un vrai repas, il l'avala en quelques bouchées et fit passé le tout avec le fond de sa gourde puis se contenta de suivre Lizord qui le menait au Colisée.