Des pas résonnaient dans les calmes couloirs des dortoirs. Les chaussures noires d’Arnold, l'agent de sécurité, étaient aussi propres et brillantes que le sol récemment nettoyé à l’eau de javel. Ces pas lourds mais non moins décidés de l’homme ayant accomplis son travail, un long devoir d’inspection, une revue complète du personnel, une vérification minutieuse des règles et un examen poussé de tout le matériel. C’était le moment, il se dirigeait vers l’accueil, où toutes les futures amitiés et hostilités allaient se mettre en place.
La pièce sentait une odeur de citron, une odeur de frais qu’il appréciait beaucoup car cela lui faisait penser que tout était en ordre… ou presque car sur son sillage il croisa le chemin d’une fourmi. Il s’arrêta et la considéra un moment. La créature microscopique fit de même. Un silence encore plus complet s’installa, tellement intense qu’il aurait pu vous donner le tournis et vous faire perdre vos repères. La tension était à son comble, les deux espèces se lorgnèrent sans cligner des yeux. Arnold haussa un sourcil en signe de défis mais l’insecte ne bronchait pas et se mettait même à gesticuler ses mandibules de façon arrogantes à l’encontre de l’humain imposant. Ce dernier qui fut alors surpris par autant d’audace et de courage rassemblés dans une si petite bête décida de la laisser tranquille.
Cela lui faisait penser à cette faille dans l’organisation presque parfaite du tournoi précédent. Pas seulement au niveau de l’organisation hein, mais aussi au niveau des participants. Il se souvient très bien de ce grand dadet qui avait détruit le banc à l’accueil. Comment pouvait-on être aussi abruti proportionnellement à sa taille ? Et l’autre qui défonce la porte d’entrée pour aller se bâfrer à la cantine juste après ? Ou encore ce môme là en train de se disputer avec une espèce de renard étrange sur son skateboard. Vraiment c’était la pagaille, de plus ils avaient été contraint d’annuler le tournoi pour cause de coupure complète de courant pendant plusieurs mois, on avait donc laissé partir les participants en leur permettant de retourner dans leur univers. Ceci s’était passé il y a un peu plus de deux ans. Pour remettre tout en ordre ils avaient du effectuer plusieurs réunions, renouveler l’équipement et améliorer le confort général dans le Colisée, ce fut long, très long mais finalement il était temps d’ouvrir les portes d’un Colisée à présent tout neuf.
Il accéda au Hall d’entrée, tout le personnel était présent, et le buffet à volonté également préparé. Devant les grandes portes coulissantes à double vitrage, une masse de créatures aussi différentes les unes que les autres s’étaient rassemblées, principalement des visiteurs et sûrement futurs spectateurs du tournoi. Dans cette foule on pouvait apercevoir des koopas, des gorons, des kremlings ou encore des wadlee-dee. Tous des demi-portions pensa l’agent de sécurité, mais peut-être que certains d’entre eux allaient faire partie du tournoi après tout.
Il se mit alors devant le portail, puis le dévérouilla et les portes coulissèrent, mais personne n’osa entrer et franchir cette montagne de muscle qui leur barrait le chemin. Pourtant deux individus s’étaient donnés le mot pour lui casser les pieds. C’était deux Lakitu sur des nuages. L’un d’eux portait une caméra et l’autre un micro avec un casque audio.
- Bonjour Monsieur ! Le colisée ré-ouvre enfin ses portes. Que pouvez-vous nous dire sur les incidents qui ont mené à l’annulation du dernier tournoi ? Quelles étaient les responsables d’un tel suspend ?- C’est sans commentaire.- Il doit bien y avoir une raison ? Nos spectateurs se demandaient pourquoi autant d’ombre au tableau ? S’agirait-il d’une affaire grave que la fédération Smash souhaiterait étouffer pour sa réputation ? Et d’où venait cette grosse explosion la dernière fois ? Un cratère avait été aperçu il y a à peine un an puis plus personne ne l’a revu. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ?Arnold resserra sa mâchoire, l’air irrité, puis il empoigna la caméra, serra la poigne et l’objet s’écrasa sous la pression féroce qui s’exerçait. Les deux journalistes tiraient maintenant une mine affreuse et s’écartèrent de quelques mètres de la masse robuste qui s’opposait à eux.
- Vous n’êtes pas accrédités pour recevoir ne serait-ce qu’une seule information. La presse people n’a rien à faire ici, seule la presse sportive est autorisée. Veuillez circulez, merci.Les deux individus détalèrent sans dire un mot, tandis que les autres individus présents se posaient plusieurs questions et certains semblaient surpris. Un brouhaha se fit entendre mais le grand homme parvint vite à les calmer.
- Veuillez rester calme, l’hotesse va faire une annonce. Soyez tranquille et tout se passera bien, sinon vous aurez à faire à moi… personnellement.Une femme habillée en tailleur bleu, les cheveux blonds, s’était approchée de la porte, tout sourire et commença à faire son annonce.
- Mesdames et Messieurs, Mescréatures également, soyez les bienvenus dans le Colisée des Héros ! Je me nomme Linda et je m’occuperai de vous fournir toutes les informations nécessaires sur le Colisée. Cette édition renouvelée nous aura permis de revoir tout le confort nécessaire aux visiteurs mais aussi aux participants. En cette occasion nous avons organisés un buffet à volonté, ainsi qu’une visite guidée des locaux. Le buffet se trouve à l’accueil comme vous l’aurez remarqué. A droite et à gauche de l’entrée se trouvent des plans du Colisée, en espérant que vous ferez bonne visite. Pour les porteurs d’armes où ceux utilisant des pouvoirs, il est primordial de ne rien provoquer qui pourrait porter atteinte à la sécurité des lieux. En effet des caméras de surveillance sont installées pour surveiller tous les recoins et des dispositifs seront mis en place pour neutraliser le ou les personnes de façon définitive en les transformant en trophées. Merci donc de garder votre calme et tout se passera dans les meilleures conditions ! A présent je déclare officiellement la réouverture du Colisée des héros. Bon journée en notre compagnie !L’annonce faite, elle s’éclipsa. Lorsqu’elle fut de nouveau à son poste derrière son comptoir à l’accueil, l’agent laissa passer les nombreuses personnes de façon modérée pour éviter les bousculades. Les premiers se jetèrent sur le buffet, tandis que d’autres commencèrent à aller à droite et à gauche tout en consultant le plan.